samedi 21 février 2009

Retour à la civilisation

Ce samedi j’ai enchaîné. Le train est arrivé à 7h20 je n’avais pas vraiment dormi mais c’était l’Arrivée d’Aurélien : j’étais trop contente !!! J’ai bien dormi la journée et j’ai passé deux bonnes heures dans la salle de bain pour ressembler à quelque chose d’humain, voir de féminin. Et oui passer 3 jours dans la forêt ce n’est pas très glamour !!!
Mon n’Aurélien est arrivé vers 22h, c’était trop bien… je ne vous raconte pas la suite ;-)

vendredi 20 février 2009

Dernier jour en Laponie !!!

Je me suis réveillée assez tôt ce matin là. Stig était déjà debout et préparait le petit déjeuner. J’ai mis du temps à émerger, j’ai eu petit à petit des indices.
- une jolie peau de bête au dessus de ma tête.



- un aigle empaillé à côté de moi (juste derrière Cécile, car je ne voulais pas dormir seule)



- des bois d’élan au mur



- et Stig préparant la soupe pour le midi !!





Quel dépaysement !!! Dommage que vous n'ayez pas vu son super pantalon en cuir et en fourrure de renne !!

Nous avons déjeuné puis nos sommes partis nous balader à nouveau. Beaucoup de neige avait fondu et la rivière coulait un peu plus vite. Le lac avait partiellement dégelé et j’ai trouvé ça très dangereux de traverser avec la glace qui craquait sous nos pieds. La seule chose qui me rassurait était que les guides connaissaient leur travail. Mais je n’étais pas très à l’aise quand même.

Nous avons décidé de faire du ski de fond : une première pour moi. Je suis tombée plein de fois et j’avoue ne pas être à l’aise sur les skis (je suis aussi nulle qu’en roller, imaginez).





Donc nous avons fait plein de glissades avec différentes luges. J’ai trop rigolé. Philippe l’allemand avait sa barbe qui gelait (désolée l'image est à l'envers et je ne sais pas la remettre).



On a fait les neuneus sur la motoneige à l’arrêt.



On a trouvé un Yéti allemand, cherchez qui ?



On a encore des anges de neige : j'adore !!! C'était juste pas facile de se relever



On a joué avec le chien. Ce dernier d’ailleurs m’a fait super la nuit précédente. Je revenais des toilettes et dans la nuit j’ai entendu du bruit. Je me suis souvenue qu’il y avait des loups dans le coin et une ombre noire à foncé sur moi. J’ai eu trop peur mais c’était juste ce satané chien !!!

Autre chose : j’en ai mangé du renne en Laponie !!! En sauce avec des pâtes, du jambon, en soupe… ça se trouve même le salami du matin et les saucisses du barbecue c’étaient du renne. Ce n’est pas mauvais mais c’est très fort dans la bouche et sur les vêtements : on sentait le bouc (l’expression ici c’est ça sent le renne, on l’a inventé car c’est plus approprié).

Enfin, on attendait tous le retour, pour deux choses : prendre une douche et faire du chien de traineau. On a longtemps attendu mais ça en valait la peine. Comme dans mes rêves, les chiens nous attendaient, ils étaient impatients de partir.



Avec Florence et Cécile, nous avons été le premier des trois traineaux à être attelé. J’ai eu la charge de m’occupé du chef de notre meute de 5 chiens. J’avais trop mal au bras. Il voulait absolument partir et je devais le faire patienté assis. J’ai dû attendre 15 min comme ça. Il me prenait le bras dans sa gueule, genre « allez tu viens ».



Je n’étais pas super rassurée car il était assez gros. Dans la meute, chaque chien avait on rôle. Devant il y avait le foufou qui tirait comme un malade, après un chien courageux et un autre plus fainéant, pour finir par la chienne la plus vieille et la plus sage qui semblait calmer les autres. Les chiens tous aboyaient pour partir, ça faisait bizarre. Quand nous sommes parties, je crois que nous étions aussi excitées qu’eux. J’ai adoré, j’ai encore ressenti la liberté. J’ai réalisé un rêve de petite fille, c’est génial.



Les chiens faisaient des pauses régulièrement car mine de rien c’est super sportif ce qu’ils font. Ils buvaient de la neige sur le côté.
En plein milieu du chemin, nous avons laissé notre place au reste du groupe et nous avons dû monter derrière une motoneige car nous étions en retard pour le train du retour. Le gars a conduit la moto comme un cinglé. On a tous eu mal aux fesses. Je rigolais comme une gosse, on se prenait de la neige plein la tête mais c’était drôle. Mieux qu’Eurodisney mais en froid. En tout cas, moi qui étais partie malade, je suis revenue à Gävle fatiguée mais en bonne santé. Là-bas les microbes ne survivent pas et on n’est pas gêné par la pollution.

Dans le train, c’était chouette pour l’ambiance. On a fait plein de vidéo dont encore une pour David l’espagnol qui veut faire comme Matt. C’est génial, regardez le lien !!

http://www.wherethehellismatt.com/?fbid=3jZSpgvqN9d

Bref on a rigolé et bien discuté. Mais même si on n’était pas bien installés du tout on a dormi un petit peu (que peut-on faire d’autre dans un train, assis pendant 15h) ?





Pour ce voyage je rajouterais une chose qui résume le tout WAOUH.

jeudi 19 février 2009

Journée à rallonge (encore une)

Le lendemain matin, nous avions eu comme consigne de ne pas nous laver le visage, de ne pas mettre de crème ou ni de boucle d’oreilles. C’était très rassurant, de plus Stig nous faisait en plus plein de blagues car il adorait apeurer les touristes. Nous ça nous a fait rire 10 secondes, car on avait bien peur de mourir gelés.

Nous avons fait 15 minutes de voiture avec Stig qui ne regardait pas la route. Il voulait nous montrer plein de trucs et nous avons même vu un aigle dans le ciel (il était géant). C’était superbe mais un chauffeur roulant à 100 km/h sur une route enneigée et sans regarder devant lui: ça nous a fait monter l’adrénaline (et puis le pare brise fêlé ça nous encourageait encore plus).



Il s’est arrêté au milieu de nulle part et je me suis dit que j’étais incapable de retrouver mon chemin seule. Nous étions perdus dans la forêt.



On nous a prêté des pantalons de compétion contre le froid et de très grosses chaussures. J’ai commencé à me sentir mieux car mieux protégée (avec des vêtements qui ne ressemblaient à rien, mais efficaces). A partir de ce moment ça n’a été que du bonheur.

Nous sommes montés à 8 sur une sorte de carriole, attachée à une motoneige. A tour de rôle, Stig nous a montré comment conduire. En attendant, les autres et moi étions installés dans la carriole. Cela ressemblait à un manège de parc d’attraction, ça allait vite et on voyait le paysage défiler devant nous. Le chien noir de Stig était confortablement installé sur mes genoux et avec le froid il devenait de plus en plus blanc. Quand ce dernier a eu froid il s’est mis à courir à côté de nous.







C’était génial : les paysages magnifiques. Nous étions en pleine nature avec un grand sentiment de liberté et d’espace. Je ne sais pas comment expliquer ça. Lorsque j’ai conduit la motoneige, je me sentais puissante, pouvant aller partout (Stig m’a demandé d’aller moins vite car j’avais oublié les 7 autres personnes dans la remorque). Je veux garder ça en mémoire toute ma vie.

Quand nous sommes arrivés au campement, j’ai vu un lac gelé et des huttes. C’était super beau et il fallait garder les yeux bien ouvert pour ne pas en perdre une miette. Mais ce n’était pas facile car le champ de vision est sacrément réduit avec le bonnet, l’écharpe, la capuche et nos cils complètement gelés (il ne fallait pas fermer les yeux sinon on ne pouvait pas les rouvrir !!!). En même temps pour rien au monde je n’aurais quitté mon attirail contre le froid qu’auriez-vous fait à -35°C ?

Ils ont bien fait de nous dire de ne pas nous laver le visage car voici le résultat après quelques heures passées dehors : j'ai pris 20 ans et mon mascara est tout blanc !!!



Voici nos habitations vues de dehors.



Voici une hutte, c'était trop kitsch : la porte était recouverte de fourrure à l'intérieur.



Voici la cuisine, avec le réfrigérateur naturel (pourquoi payé l’électricité ?).





Dans le campement, il y avait des rennes comme il y aurait pu y avoir des vaches dans un champ. Ils étaient paisiblement installés dans leur enclos. J’ai eu la chance d’aller leur donner à manger (ça m’a rappelé mes vacances à la ferme quand j’étais petite), les rennes s’éloignaient quand on arrivait sauf un qui me faisait super peur avec ses bois).



Je ne vous parle pas des toilettes !!! Enfin si parce que ça vaut le détour. C'était une cabane au fond jardin, avec à l'intérieur juste un trou avec une cuvette en bois par dessus. Cela sentait vraiment mauvais à l'intérieur et on mettait une heure à y aller (20 min pour s'habiller, 20 minutes pour se déshabiller et 20 min pour se rhabiller). Ce qui est drôle c'est que quelqu'un a perdu son gant dans le trou : personne n'a voulu aller le rattraper !!! C'était le calvaire d'aller aux toilettes, même si on utilisait une sorte de protège en mousse qui était stérilisée par le froid, ça sentait trop mauvais pour moi, je me suis jamais aussi sentie citadine.

La première chose que nous avons eu à faire à été de couper du bois. Il fallait que nous scions le bois et non pas que nous le coupions à la hache (pour qu’il ne se consume pas trop vite). Cela nous a pris du temps, mais c’était amusant et sain comme activité sportive. Avec Liesje la belge, je me suis démenée. Heureusement il y avait des courageux !! Merci à Philippe et Bernard qui nous ont bien aidé. En fait on avait tellement peur de mourir de froid dans la forêt que ça nous a donné de l’énergie.





Papa, je t’entends déjà me dire que si j’aime ça je peux le faire à ta place à la maison !!!

Après le travail de bucheron, nous avons fait un tour. C’était tellement calme et beau. C’était apaisant et en même temps on sentait le climat très hostile. Nous étions à coté d’un lac et d’une rivière, mais comme tout était gelé on ne voyait pas les limites. Nadine (l’allemande) a eu sa jambe qui est tombée dans un trou (la glace avait cédé), heureusement qu’elle est vite rentrée à la hutte, qu’elle a changé de pantalon et qu’elle s’est réchauffée. J’ai eu très peur.

Cela ne nous a pas empêché de faire plein de choses :

- des balades : ah tiens on a trouvé des voisins à 15 min de marche !!!









- des montagnes de chaussettes



- un barbecue avec des saucisses immondes et de la purée Mousseline (pourquoi cette chose a traversé les frontières ?)



- Certains on pu faire du pain polaire (moi j’avoue je suis tombée comme une masse et j’ai fait une bonne sieste)



- des jeux de gamins dans la neige




- de la pêche sous la glace (pas très efficace le glaçon d’asticot)





Le soir quand on a été bien fatigué, après le repas (toujours du renne préparé par Stig), je suis allée me coucher. Il y avait aussi des chinoises avec nous, on ne les a pas entendu parler de la soirée sauf quand Cécile a osé dire qu'on était pas à l'aise. Là les chinoises se sont réveillées et on a bien rigolé de voir qu'on avait les mêmes inquiétudes !!!



Nous avons eu la chance de dormir dans la cuisine, avec lui. Qui peut se vanter d’avoir dormi avec un Sami, qui est revenu tout nu du sauna !!!
J’ai regretté 10 minutes de ne pas aller au sauna, mais mon corps me disait « non, il fait trop froid n’enlève pas tes vêtements pour aller te rouler dans la neige après ».
J’essaierai de le faire mais pas à -34°C, perdue dans la forêt avec un Lapon tout nu !!!

Quelle journée !!!

mercredi 18 février 2009

Mercredi c’est Laponie pour kiki !!!

Enfin kiki c’est :
Liesje, Elisa (notre Erasmus organisatrice), Jolien et Ruth l’équipe belge
David, Sara, Bélen, Carlos l’équipe espagnole
Nina, rejoint par la suite par Phillipe, Bernard, et Nadine, l’équipe allemande
Et l’équipe française : Cécile, Florence et moi.

Donc avec tout ce monde là dans le train, après avoir fait des jeux et chanté et après 8 heures d’un sommeil très léger, j’ai ouvert les yeux, ça faisait à peu près 15 heures qu’on était dans le train. J’ai ouvert les rideaux et là j’ai vu : de la neige, des arbres, de la neige, des arbres…et de la neige et des arbres. C’était magnifique. Le soleil se levait et je me sentais vraiment une aventurière. Il ne semblait y avoir personne dans cette région à part ce train dans lequel nous étions.





Quand nous sommes descendus je me suis dit, je ne suis pas assez couverte. Le froid prenait au visage, nos cils commençaient à geler, nos cheveux ont blanchi de givre. Il faisait pourtant un soleil magnifique et la poussière brillait, gelée elle ressemblait à une poussière de paillettes (décidément Priscilla, ce pays est pour toi).



Après être passé à l’office du tourisme du coin, nous avons fait un petit tour dans la ville. Celle-ci n’est pas très jolie à mon goût car un peu trop industrielle. Mais nous avons vu une superbe église en bois et beaucoup de neige.





Ensuite nous sommes partis en bus, direction l’Ice hotel (l’hôtel de glace).







C’est un hôtel qui est refait chaque année par des artistes, il est fait totalement en glace (même le bar servait des boissons dans des verres en glace).



Hey non Sébastien, je n'ai pas essayé le ricard en terrasse ;-)

Bon les murs, ce n’était pas du sorbet ou de l'Hagen dass!!! On a gouté mais on avait peur d’avoir la langue collée aux parois.



Les chambres étaient hallucinantes !! Toutes sculptées dans des énormes morceaux de glace. Chaque chambre avait un thème, c'était magnifique et grandiose, mais on se demandait quand même comment on pouvait y dormir.









Il faisait vraiment très froid (-24°C), je commençais à ne plus sentir mes doigts de pieds.



On est resté emmitouflé dans toutes nos épaisseurs de vêtements… pour faire les pin-up ce n’était pas très efficace !!! Sexy le Damart, le pull en laine, les deux pairs de chaussettes, la cagoule, les gants et l’écharpe !!!



Au fur et à mesure de la visite nous avons compris comment les clients pouvaient dormir dans cette hôtel (car ce n’était pas qu’un musée). Ils dormaient sur les peaux de rennes mais aussi dans des supers sacs de couchages individuels. Bon ce n’est pas un très bon plan romantique car à 200 euros la nuit on ne peut même pas dormir ensemble. De plus la journée tout le monde ressemblait à des bonhommes Michelin dans des énormes combinaisons. Enfin, là-bas c’était une réelle question de survie (ça remet les choses en place dans la tête).

A la fin de deux heures de marche dans l’hôtel, nous nous sommes posés dans un café. Je ne sentais plus mes doigts pieds. Ils étaient littéralement congelés et ce n’est pas une sensation très agréable. J’ai senti mon corps qui se changeait en sorbet ! Nous nous sentions vidés car nous luttions contre le froid. Mais nous avons eu le droit à un couché de soleil magique derrière l'ice hotel. J'étais juste dégoutée que mon appareil photo ne supporte pas le froid (les piles ont gelé et l'appareil ne marchait qu'une fois sur 10).



Le soir (qui est arrivé très vite avec le soleil étant totalement couché 16h), nous avons dormi chez Stig. C’est un éleveur de rennes, il en a environ 10 000 vivants et je ne sais pas combien dans ses frigos. C’est un réel business man, il propose une auberge de jeunesse à la périphérie de la ville de Kiruna (pas très jolie mais confortable par rapport au reste) et il propose de vivre à la façon Sami dans des huttes au fin fond de la forêt.

Stig est un vrai Sami ou Lapon. Nous avons appris que les Suédois n’ont pas été très pacifistes avec cette ethnie. Comme les indiens d’Amérique du nord, ils ont été obligé de migrer car ils ont vu leur terrain de chasse et de pêche de plus en plus restreint. Aujourd’hui, il ne reste plus beaucoup de Sami, même si éparpillés en Laponie Suédois, Norvégienne et Finlandaise. Je trouve ça vraiment triste car mine de rien, ils ont une culture très riche : proches de la nature, faisant des objets artisanaux divers, ayant de nombreuses croyances et sûrement beaucoup d’histoires.
Bref, nous avons partagé notre repas avec lui. Nous avons cuisiné des fajitas et lui nous a sorti un jambon sec entier de Renne !!! C’est très fort et ça m’a fait plus rigoler qu’apprécier.

Quand à 23h tout le monde avait envie de se coucher, Stig nous a demander d’aller dehors sur le pas de la porte. Il y a avait une aurore boréale ! Oui mesdames, messieurs. Là, je n’ai plus eu rien à faire du froid, j’ai sauté dans mes moon-boots et hop dehors. Alors même si on n’était pas dans un lieu idyllique (car dans une zone industrielle et qu’on voyait les lumières de la ville), j’ai apprécié l’aurore. C’est fou ce que la nature peut faire. Il y avait dans le ciel une grande trainée verte qui bougeait très légèrement et pourtant il faisait nuit noire. Je savais en plus que j’assistais à ce que j’attendais depuis sis longtemps. C’est un phénomène rare et j’ai eu la chance de le voir. J’en avais les larmes aux yeux et je suis restée longtemps dehors à regardé les étoiles et l’aurore, à 23h du soir, dehors en Laponie à -24°C.
Magique et inoubliable même si on ne le voit pas très bien sur les photos.